De l’Alaska à la Terre de Feu, les colibris ont depuis tous temps fasciné les différentes civilisations américaines. Ce n’est qu’avec l’arrivée des premiers explorateurs scientifiques européens, au XVIIIème siècle, que ces véritables joyaux volants ont commencé à prendre une place dans l’imaginaire occidental.
Les premières descriptions de ces « oiseaux mouches » étaient souvent plus proches de la mythologie que de la réalité. Il est facile, en observant de près ces merveilles de l’évolution, d’être déconcerté devant leurs caractéristiques uniques. Il semblerait que la radiation évolutive de cette famille, aussi ancienne que le soulèvement des Andes, les a doté de caractéristiques d’adaptation facilitant le vol, l’alimentation et la reproduction.
Ils sont avant tout les seuls oiseaux pourvus d’une « marche arrière ». Le vol à reculons et les battements frénétiques de certains d’entre eux (jusqu’à 115 battements par seconde) leur apporte une habilité exceptionnelle pour butiner et chasser grand nombre d’insectes et d’arachnides. Cette adaptation unique leur demande énormément d’énergie. Les trochilidés (c’est le nom de leurs famille) sont du coup, les oiseaux au métabolisme le plus élevé du règne animal. Ils doivent pour certains s’alimenter chaque quart d’heure. Mais comment font les colibris d’altitude (certains vivent au-dessus des 4500 mètres d’altitude……oui j’ai bien dit 4500 mètres) pour survivre la nuit sans alimentation ? Ces derniers ont développé une autre stratégie unique : la torpeur. Cette sorte « d’hivernage nocturne » leur permet de réduire leur rythme cardiaque de 1200 à 120 battements par minute, permettant ainsi de minimiser la consommation d’énergie. Parallèlement à cela, les colibris sont les plus petits représentants des oiseaux sur terre, certains ne pèsent pas plus de 3 grammes.
En plus des différents patrons morphologiques de cette famille, la propriété la plus caractéristique de la grande majorité des colibris est bien entendu leur plumage. Ils exhibent les couleurs les plus outrageantes du monde naturel. Mais ces combinaisons de teintes ne sont pas le fruit de pigments, comme pour la majorité des autres oiseaux. Leurs plumes se sont adaptées en créant des cellules prismatiques, afin de fragmenter la lumière en différentes longueurs d’ondes et donnant comme résultat différentes intensités de couleurs selon l’angle par lequel on observe l’individu. Cette dernière caractéristique, appelé irisation, leur a permit d’être baptisés pas des noms scientifiques ou vernaculaires tout aussi idylliques que leur apparence : Coquette pailleté, Saphir azuré, Emeraude orvert, Brillant impératrice, Héliange tourmaline, Metalure arc-en-ciel, Sylphe à queue d’azur, Inca à gemmes bleue…..
Le Sphinx et autres oiseaux mythologiques n’ont plus qu’à bien se tenir !
Par Xavier Amigo, votre expert en voyage ornithologique et toujours impressionné par les colibris
La Coquette de Delattre (Rufous crested Coquette – Lophornis delattrei – Amazonia Lodge, Pérou. Xavier Amigo) avec ces 7,5 centimètres, n’est pas la plus petite espèce de colibri au monde, mais l’une des plus attractive du haut basin amazonien. Même si souvent inféodées aux fleurs de dossel, elle descend volontiers proches du sol pour profiter des certaines fleurs mellifères riche en énergie.
La Coquette de Delattre (Rufous crested Coquette – Lophornis delattrei – Amazonia Lodge, Pérou. Xavier Amigo) avec ces 7,5 centimètres, n’est pas la plus petite espèce de colibri au monde, mais l’une des plus attractive du haut basin amazonien. Même si souvent inféodées aux fleurs de dossel, elle descend volontiers proches du sol pour profiter des certaines fleurs mellifères riche en énergie.
Le Colibri de Stübel (Buffy Helmetcrest, Oxypogon stuebelii – Nevado del Ruiz, Colombie. Xavier Amigo) était appelé colibri casqué, avant d’être séparé en trois espèces distinctes. Ce colibri d’altitude (3400 à 4500 mètres) visite fréquemment les fleurs de Espeletia schultzii, mais il est également en grande partie insectivore, comme tous les colibris d’Amérique. Dans son étrange crête, il renferme une substance gélatineuse qui pourrait lui être utile pour lutter contre le froides températures nocturnes des páramos colombien.
Le Brillant à bandeau bleu, (Gould’s Jewelfront – Heliodoxa aurescens – Amazonia Lodge, Pérou. Xavier Amigo) se situe, en plus de la liste des colibris les plus colorés d’Amérique du sud, dans une situation taxonomique complexe. Parfois placé dans le genre monotypique Polyplancta, il a oscillé entre Clytolaema et Heliodoxa où il est actuellement classifié, de part ces ressemblances morphologiques, éthologiques et génétique avec H. schreibersii et H. whitelyana.
Contrairement à ce que l’on pourrait pensez pas tous les colibris ne sont majoritairement « vert ». Certaines espèces d’altitudes comme le Colibri étincelant (Shining Sunbeam – Aglaeactis cupripennis – Yanacocha ) – ont développés des plumages plus en accord avec leur environnement. Cet oiseau évolue dans les écosystèmes de páramos andins, ou les broussailles et la végétation sont plus proches des couleurs de la savane que des forêts néotropicale.
La petite taille des colibris ne les met pas à l’abri d’attaque d’ectoparasites (localisés ici sur le front rouge cuivré de ce Métallure arc-en-ciel – Rainbow-bearded Throbill – Chalcostigma herrani – Nevado del Ruiz, Colombie – Xavier Amigo) qui attaque en général dans les nids, mais que les oiseaux propagent en passant de fleurs en fleurs.
Le dimorphisme sexuel chez certaines espèces de colibris est extrêmement notable. La forme de queue en raquette du Haut de chausse à palette (Booted racket-tail – Ocreatus underwoodii – Mindo, Equateur. Xavier Amigo) est l’une des caractéristiques particulière exclusive au mâle de cette espèce.
Il est fréquent qu’au sein d’une même espèces, l’isolement géographique des populations crée une radiation génétique dont les différentes sous-espèces n’ai plus aucun contact entre eux. Dans le cas de Dryade couronnée (Crowned Woodnynph – Thalurania colombica – Cordillère de santa Marta, Colombie. Xavier Amigo)), on en dénombre au moins 8, du Guatemala au Pérou.
Les plumes ornementales faciles de la Coquette chalybée (Festive coquette- Lophornis chalybeus – Ubatuba, Bresil. Xavier Amigo), donne à ce colibri un air carnavalesque.